Nos pratiques d’analyse en groupe s’inspirent directement de la Méthode d’analyse en groupe (MAG). Particulièrement adaptée à l’étude de problèmes sociaux (rapport aux usagers ou bénéficiaires, enjeux et obstacles militantisme, problématiques institutionnelles ou organisationnelles…) dans lesquelles les professionnels et acteurs sociaux sont impliqués , cette méthode développée par Luc Van Campenhoudt et Abraham Franssen (2005) se base sur l’analyse de situations concrètes vécues par les participants et le respect de règles procédurales d’organisation des échanges.
Le développement de la MAG se fonde sur le constat d’un paradoxe : alors que les ressources de réflexivité et les capacités d’analyse n’ont jamais été autant disponibles, réparties et disséminées, notre compréhension du jeu social semble se brouiller et la réalité donne le sentiment d’être moins lisible qu’autrefois. le sentiment de dissociation entre la personne et le rôle, entre le « monde vécu » et le « système », entre l’agent et l’acteur domine avec des risques évidents de nature politique (populisme, manipulations, oppositions entre « victimes », etc.) et de retrait de la solidarité et de l’action critique collective.
Concrètement, la démarche suppose que l’analyse soit menée par un groupe de personnes (les participants) avec l’aide des chercheurs. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’une méthode « d’interview de groupe », mais bien d’un travail mené en commun, à partir de la narration de situations concrètes de travail par les participants. Le(s) groupe(s) se rencontre(nt) pendant deux, trois ou quatre journées sinon consécutives au moins fortement rapprochées dans le temps pour favoriser la continuité des échanges. Les échanges donnent lieu à la production d’un rapport de groupe qui en conclut le travail.
Référence : Van Campenhoudt L., Chaumont J.M. et Franssen A. (2005), La méthode d’analyse en groupe, Paris, Dunod.
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